Hello Mes atomiques,
Le weekend dernier, je me suis rendue à une conférence dont le titre était :
La mode et le poids des apparences !
Cet évènement était organisé par Gaëlle Vanessa Prudencio, blogueuse mode et militante, accompagnée de 4 autres acolytes.
Au nombre des intervenants :
Mathilde, chanteuse que nous avons découverte dans l’émission “The Voice”,
Chris Carvillo, styliste et nouveau présentateur de l’émission “Belle toute nue”,
Julia Pajany, modèle grande taille, directrice du Pajany Calendar
et
Danielle Ahanda, créatrice du Webzine Afrosomething.
Si j’ai souhaité participer à cette conférence en tant que public, c’était pour 3 principales raisons :
–Savoir ce qui pouvait se faire dans le monde de la rondeur pour faire avancer le débat et grandir la société
-Discuter avec des personnalités influentes du domaine et me faire ma propre opinion à leur sujet
-Vous proposer un article relatant les principales idées que j’ai pu retenir de par leur intérêt pour vous mes chères atomiques.
RÉFLEXION N° 1 : Qu’est ce que le vêtement ?
A l’origine, le vêtement a été créé pour se “cacher”, pour se protéger, pour se vêtir au sens primaire du terme. Ensuite, c’est devenu l’expression d’un rang social, d’un rôle dans la société et aujourd’hui, il s’agit d’une industrialisation générée principalement par le prêt à porter. On peut parler de “life style” comme le précise Chris. En résumé, “Dis moi comment tu t’habilles, je te dirais ce que tu es.”
Ce qu’il y a de regrettable dans ce constat, c’est que désormais, le vêtement n’est plus l’expression d’une personnalité mais il est une personnalité à part entière… C’est un énième outil de consommation pour l’acceptation.. “Si je porte ça, je suis ça”…
Le jeu du langage vestimentaire a tellement été poussé à son extrême que cela s’est fait au détriment de ce que la personne est réellement, intrinsèquement au fond d’elle jusqu’à parfois générer une forme de schizophrénie.
Le vêtement doit être un moyen d’exprimer ce que l’on est et ce n’est pas la personne qui doit se conformer à tel ou tel au type de vêtement pour rentrer dans la norme…
RÉFLEXION N° 2 : Différence entre “ VETEMENTS et vêtements”
Jusqu’au siècle dernier, les femmes se faisaient faire leurs vêtements. Les modèles étaient choisis sur catalogue et ensuite, ceux-ci étaient faits sur mesure, adaptés à la morphologie de chacune, nous fait remarquer Mathilde.
Depuis la naissance du prêt à porter, la notion de norme est devenue la plus primordiale. Principalement en France, il faut rentrer dans la norme. Il y a des formats et des modèles imposés et à nous de rentrer dedans et ce même s’il faut faire appel à un chausse pied … “La fameuse taille unique , non ? “
De fait, la proposition en France pour les tailles hors standards est pauvre, archi pauvre même si elle tend à s’améliorer certes, mais delà à applaudir la victoire…
La France se dit la capitale de la mode et Chris qui travaille sur les défilés, nous rappelle amèrement que “la taille de l’élégance”, la taille des mannequins, ou plutôt des cintres à vêtement est un 32/34 !!! Au delà du 34, nous sortons de la norme de l’esthétisme telle que les grands manitous de la mode l’entendent.
Alors fort de ce constat, qu’advient-il des femmes au delà du 42 ? … Eh bien pas de proposition pour s’exprimer. Une mode trop suivie et que l’on a d’autres choix que “de suivre” et encore en s’estimant heureuses car au delà du standard, pas le droit d’expression à travers le vêtement…
Ce terrible calibrage de la mode a créé une distorsion psychologique du “comment la femme se perçoit”. En France les femmes sont les plus minces d’Europe donc pas étonnant de voir une femme qui fait du 42 se mettre automatiquement au régime pour ne surtout pas voir écrit 44 sur l’un de ses vêtements… Pourtant, paradoxalement, on nous explique bien que la taille moyenne en France est le 42 … C’est à ne rien n’y comprendre non ?
La standardisation est telle, que plusieurs femmes refusent d’acheter un vêtement sous prétexte que les 2 chiffres qu’elle voit pour la taille ne sont pas conformes à ses idéaux, idéaux qu’elle est allée chercher dans un imaginaire collectif de “ce qui est bien et ce qui est mal”…
Vanoue ( Gabrielle Vanessa Prudencio) nous exprime que, pour sa part, si elle se fie aux étiquettes sur les vêtements qu’elle achète, elle constate alors qu’elle fait une taille entre 44 et 62 ! L’idiotie du système de marquage des tailles comme référentiel, parle d’elle même… Et pourtant, il n’est pas rare de voir ce phénomène… Et puis, soyons honnêtes, cela ne vous est jamais arrivé de reposer un vêtement parce que cette taille était impossible à acheter pour vous alors que le vêtement en soi vous allait plutôt bien ?
RÉFLEXION N° 3 : Notre valeur serait juxtaposée à notre poids ?
“La valeur que l’on se donne est fonction du poids que l’on fait” déplore aujourd’hui Danielle.
Elle déteste l’idée de parler de “s’assumer” car pour elle, on assume que ses erreurs et elle considère que le fait d’être en surpoids n’est pas une erreur
“Cette tenue ne te met pas en valeur “ … N’est- ce- pas une phrase que l’on entend plus spécifiquement prononcée, lorsque l’on est “ hors norme “ et par un entourage par forcément malveillant mais sans doute maladroit et lui aussi lobotomisé par les normes…
“ Cette tenue est flatteuse “ Mais en fait, flatteuse pour qui ? Pour soi, pour l’autre ??
Plusieurs fois des copines ont pu lui dire “ C’est vrai que tu sais très bien te mettre en valeur et ce malgré ton surpoids mais tout de même, ne t’installe pas dans cet état car après tu n’en sortiras plus…” Sous entendu, en grossissant tu perds de ta valeur, car la valeur normée c’est pas d’être gros, surtout pas …
Alors, en plus d’être définit par le vêtement, nous sommes aussi définit par le surpoids ? Cela parait malheureusement évident surtout, nous fait-elle remarquer, lorsque “l’on constate les derniers chiffres horrifiants qui sont sortis et mettent en avant la discrimination à l’embauche qui touche principalement les femmes en surpoids”…
RÉFLEXION N° 4 : Et s’il s’agissait encore de cette satané estime de soi ? 
Et finalement comme toujours et toujours, la conclusion qu’elle est t’elle ?
Il faut améliorer sa propre estime de soi J’ai l’impression que ça me rappelle quelques uns de mes articles
“Le meilleur vêtement” nous rappelle Chris, “c’est l’estime de soi”. “Si tu dégages de la positivité, tu en renvoies”. “Ce que l’on voit dans les magazines ‘n’existe pas” et c’est un pro du domaine qui nous le rappelle.
Aucune des photos de magazine n’est la représentation d’une personne réelle. Le personnage de magazine n’existe PAS ! Ce corps n’existe pas ! C’est truqué, monté de toute pièce et irréel !
Mathilde déplore la non représentation de la diversité des corps . Le fait que les différentes morphologies ne soient pas représentées dans les magazines lui donne la sensation de ne pas avoir le droit d’exister telle qu’elle…
RÉFLEXION N°5 : Comment dépasse- t-on tout cela ?
Julia nous parle elle, de son principe “ d’auto éducation” c’est à dire qu’il n’est pas question de s’enliser dans un principe de victimisation mais bel et bien au contraire, de se montrer, telle que l’on est, d’assumer de porter du jaune poussin si c’est une couleur dans laquelle on se sent bien. Vanoue nous explique avec pudeur que “ce sont son blog et ses vêtements qui l’ont aidée à “s’assumer”, à accepter puis aimer son corps et jusqu’à si sentir bien et ce malgré de belles rondeurs d’ailleurs pas malgré mais finalement grâce à ses belles rondeurs !
A son sens, lorsque l’on est l’objet d’une agression et que l’on devient victime, eh bien l’on porte plainte et porter plainte pour elle cela a été d’assumer le jaune poussin dans le métro, s’insurger contre les carcans et les désirs de pudeurs de sa culture africaine et créer son blog mode qu’elle veut être pour toutes les femmes sans ségrégation aucune de poids ou de taille.
Pour ma part,, je me suis permise d’intervenir à un moment de la conférence pour rappeler que l’estime de soi était une condition INDISPENSABLE pour être notre propre bonheur mais cette démarche de soi à soi doit être accompagnée d’une démarche vers l’autre car l’estime de soi s’entend dans l’interaction aux autres. A quoi sert de s’estimer soi même si l’on n’arrive pas à faire changer les carcans et les idéaux de beauté parfaitement erronés ?
Le jour ou nous admettrons que des vergetures peuvent avoir le charme, que la cellulite à cela de touchant qu’elle exprime la vie d’une femme, le jour ou un ventre tombant ou une poitrine lourde subissant la loi de l’apesanteur ne seront plus des tabous de la beauté, alors là, nous aurons gagné encore des pas vers la tolérance et l’acceptation de soi et des autres dans la diversité .
Pour ma part, plus je vois des corps différents de ceux des magazines, plus j’éduque mon œil à d’autres canons de beauté, d’autres critères eh bien, plus je trouve que le corps d’une femme est beau surtout et grâce à ses imperfections et cela m’a personnellement beaucoup aidé à grandir avec moi et dans notre société avec les autres )
Et si tout simplement c’était la culture, l’éducation en bref la connaissance au sens le plus large du terme qui nous permettaient de cultiver l’ouverture d’esprit ?…
Cette fois encore j’espère vous avoir apporté de la matière à votre chemin de développement personnel et je vous dis à très bientôt pour les prochaines aventures
Et surtout SVP, commentez, “likez” et partagez cet article car de cette manière, vous contribuerez vous aussi à changer les normes
Je vous embrasse atomiquement
Christelle