Comme beaucoup d’entre nous, je surfe sur les réseaux sociaux et évidemment je suis à l’âffut de tout ce qui concerne plus spécifiquement « les femmes en surpoids ». Jusque là, me direz- vous, je ne vous apprends rien 😉 Oui mais voilà, j’ai encore vu un phénomène qui me questionne beaucoup ces derniers temps. Une espèce de « guéguerre » de définitions entre les femmes que l’on peut dire « rondes », celles qui sont « pulpeuses » ou encore celles qui sont « obèses » et bien sûr, sans oublier celles qui sont en « obésité dite morbide »…
Je constate alors une « déviance » pas très sympathique, à savoir que, être ronde « Bon ça va, ça passe » mais obèse, « Là quand même, c’est abusé » … Et “obèse morbide” alors là …
Du coup, sur les groupes de discussions, on se retrouve avec des femmes qui font une taille entre 40 et 42 qui se disent « rondes », moi ça m’interpelle vraiment sur ce que la société leur a renvoyé comme message , mais je respecte. Et au-delà du 46, on flirte sérieusement avec l’obésité… Soit dit en passant, du coup, les femmes entre le 44 et le 48 sont des rondes spoliées par les « pseudos rondes » et pour autant, elles ne peuvent prétendre au titre de « Miss obèse » ! Digne d’un bon schizophrène ce fonctionnement mental.
Mais de quelle obésité parle-t-on ?
J’ai le sentiment qu’il existe une obésité médicale, mais aussi une obésité sociale, sans compter l’obésité psychologique.
Finalement, on est assez clair pour définir ce qu’est l’obésité, au sens médical car celle-ci est encadrée par des critères stricts d’ IMC. Par contre, dans la fantasmagorie collective, l’obésité prend encore une autre définition. En deçà de cette obésité on peut prétendre à la catégorie des rondes mais au-delà on est “catégorie pas ronde” mais alors pas ronde du tout..Et donc on reste dans le carcan des «obèses»… Le mot obèse est juste la définition d’un rapport poids / taille, lui même traduit sous forme d’IMC, mais EN AUCUN CAS il ne correspond à un état physique visuel. Savez- vous que beaucoup grands sportifs sont souvent « catégorie obèses » ?
Moi je fais 1,70 cm et je pèse 110 kilos. Du coup, médicalement, je suis obèse, jusque là, mon groupe d’appartenance est clair ! Par contre, d’après ce que parfois je peux lire, je ne peux pas me considérer comme ronde… « Ben ouais, c’est abusé, t’es pas ronde… » Bon alors là, ça commence à se compliquer sérieusement … Parce que une chose est certaine, je ne suis pas dans le groupe des minces …
Voilà, je crois que je viens de faire la plus belle démonstration de l’absurde, par l’absurde ! Youpi !
Alors tolérable ou pas ?
Ça veut dire quoi de créer des sous- catégories dans les classifications existantes qui déjà sont réductrices au possible ???
Qui sommes-nous pour juger et préjuger ? Pour nous exprimer sans complexe et véhiculer l’idée que l’obèse n’est pas ronde ??? Finalement est- ce si rassurant pour une femme en 44 de ne pas s’associer à celle en taille 56, alors même que cette même femme en taille 44 s’est vu rejetée par ses congénères en 38 ?
On nous rebat les oreilles avec des « il ne doit pas y avoir de discrimination ! Les femmes rondes ont le droit d’exister et sont belles au même titre que les femmes minces! ». Pourtant, finalement, ces belles phrases de philosophie au rabais sont appliquées en discrimination inversée. Une femme en 42 se voit ronde mais se dissocient des obèses et une femme en 58 a peu de chance d’être « acceptée » dans son association à un groupe fleurissant de femmes se pensant rondes en taille 42….
Réveillons nous !
On mélange tout, on confond tout et surtout, impunément on continue à faire du mal à beaucoup de femmes qui ont bien compris qu’elles n’étaient pas dans la norme mais dans le « hors norme », elles n’ont finalement pas encore droit à la place qu’elles souhaiteraient… Et finalement ça dérange qui qu’une femme en obésité et même en obésité morbide ait envie de trouver un point d’ancrage chez les femmes rondes ? Si vous, à titre personnel, vous n’acceptez pas cette association, c’est parce que vous confondez rassemblement et identité. Ne vous inquiétez pas, la médecine a découvert au moins un truc sur l’obésité : C’est pas contagieux !
D’ailleurs, il existe aussi le phénomène inversé. Mais si ! La femme en taille 42 que personne n’accepte dans le « clan des rondes « parce que « Faut pas abusé, elle est pas ronde »… Eh bien, cette femme là, au même titre que la dite obèse, se trouve rejetée de toutes parts… Trop grosse pour les minces et pas assez pour les grosses ! Moi ça me fait froid dans le dos ces soit- disant groupes pour rameuter les exclues et qui finalement ont aussi leur règles d’exclusion très exclusives…
Est-il possible de réfléchir une seconde et se rendre compte que la discrimination commence par l’exclusion et ce quelle que soit la forme que celle-ci prend ?
Prétendre que l’on est plus légitime dans une catégorie que quiconque d’autre, revient à jouer le jeu des oppresseurs et certainement pas celui qui consiste à entamer une marche vers un monde nouveau, sans hostilité à l’égard de quelque physique que ce soit !
Oh je vous entends les plus récalcitrants : « quand même, c’est dangereux l’obésité, et puis, faut pas exagérer, c’est une maladie et ce n’est pas à confondre avec quelques kilos en trop. »
Mais je ne confonds rien et surtout je tente de ne pas préjuger à la place des principaux concernés. Si la personne obèse se sent bien en tant que ronde et se plaît à vivre et se décrire en tant que telle, notre rôle n’est pas de lui expliquer quelle n’en est pas digne ou quelle ne remplit pas les critères. Critères, soit dit en passant, parfaitement subjectifs, différents d’une personne à l’autre selon nos vécus, nos croyances mais aussi nos peurs….
On a encore le droit de se définir comme l’on souhaite et de se vivre comme l’on se voit. Non ?
La moral de cette histoire c’est d’aider son prochain en lui laissant le droit le plus légitime de se sentir appartenir à un groupe et notre devoir et de faire en sorte que cette personne s’y sente bien ou mieux.
Alors le mieux, c’est d’ouvrir ses chakras et surtout, j’ai déjà évoqué ce thème mais je le rappelle,
Il n’y a pas une bonne ou une mauvaise façon d’être en surpoids, tout comme il n’y a pas une morphologie de ronde qui doit être plus plébiscité qu’une autre !
Il y a des femmes, plus au moins accompagnées de kilos, plus ou moins bien dans leur peau et sous couvert de « lutte contre la discrimination », ne devenons pas pires que nos bourreaux grossophobes 😉
Je pense vraiment que nous LES FEMMES, LES PLUS RONDES ET LES MOINS RONDES, nous vallons mieux que ça !
Cet article m’interpelle, c’est exactement ce que je ressens. Je ne suis plus obèse , j’ai perdu beaucoup de poids. Mais je ne sens pas mince, pourtant je mets du 44 à la place du 58. Je ne sens plus à ma place dans aucune catégorie. Je devrais me sentir comme la majorité des personnes, mais non je me sens toujours hors norme.
Merci Hélène pour ton partage de sentiment .
Tu es simplement toi et aucune catégorie n’est assez grande pour toi, alors soi juste toi 😉
Tu sais finalement très peu de femmes se sentent dans quelque norme que ce soit…
Bisous
Merci pour cet article. Je me sens enfin comprise. Avec une taille de 1.73 pour 87 kg soit une taille 44, parfois je suis rejetée par celles faisant une taille supérieure à la mienne car je ne suis pas « grosse » et trop pour celles d’en dessous. Avant d’être un numéro on est une personne à part entière et on a besoin de se sentir appartenir à un groupe pour échanger et s’entraider.
Salut Christelle,
Merci pur ce joli commentaire et « contente » que mon article ait pu trouver un échos en toi. Nous allons faire évoluer tout cela 😉
Bises