Les rondes ne mangent pas à leur faim

J’ai consulté beaucoup de spécialistes du surpoids, nutritionnistes, groupes d’amaigrissement, diététiciennes et finalement, j’ai trouvé que l’approche la plus intéressante est celle qui consiste à reconnaitre ses sensations et leurs liens avec les émotions.

Savez- vous ce qu’est la faim ? cette question vous parait bizarre ? Pourtant, nous consommons rarement parce que nous avons faim. Nous consommons parce que nous sommes dans un moment de bonheur, nous consommons parce que nous sommes malheureuses, nous mangeons pour déjouer l’anxiété, pour remplir un vide, pour accompagner un repas familiale, pour assouvir une envie irrépressible,  parce que l’on nous a dit qu’il fallait faire 4 repas par jour etc.    

La faim est pour certains d’entre nous très difficile à identifier et aussi très difficile à gérer. L’angoisse par exemple, celle qui vous noue l’estomac propose des symptômes tout à fait ressemblants avec ceux de la faim. La fatigue, le manque de sommeil se traduisent également par une sensation qui ressemble à la faim…

Souvent les sensations de faim sont à la limite du supportable physiquement mais c’est sur le plan psychologique que cela se joue. Personne dans nos sociétés de peut mourir de faim et pourtant la sensation de faim peut être mal gérée, mal perçue et elle peut déclencher des comportements boulimiques qui deviennent “no limit” et ne passent pas par la case rassasiement.

 

children-806380_960_720

 

 

Et là, la machine s’emballe car restriction rime irrémédiablement avec frustration et la frustration conduit tôt ou tard à la compulsion . Plus nous sommes frustrées, plus les reflexes de survie seront de lutter contre cette frustration et d’apporter coute que coute ce que nous pensons à tord ou à raison qui manque à notre organisme.

Moi, à chaque fois que je mange un repas trop copieux, je me dis “ Ce soir je ne mange pas “ et le soir arrivé, vous avez une soit- disant sensation de faim, qui est une confusion avec un ressenti de frustration et du coup, malgré votre copieux repas de midi vous êtes le soir affamée ou presque.. La simple idée de vous “raisonner” , de vous priver vous amène à l’excès inverse. C’est un schéma tout ce qu’il  y a de plus naturel.

 

Mais justement et la satiété ? Connaissez- vous ce qu’est la satiété ? Pour ma part c’est aussi un sentiment très difficile à identifier et tellement dépendant des émotions du moment…

Evidemment, dès lors que nous prenons conscience que nous ingurgitons trop de nourriture, ou plutôt que nous en constatons les méfaits ( je ne rentre plus dans mon jean préféré), alors à ce moment là, notre cerveau nous indique la marche à suivre : LA restriction ! C’est pourtant tout l’’inverse qu’il faut faire ….

Vous connaissez le principe de la pilule contraceptive ? quand vous avez oublié deux jours consécutifs de la prendre, inutile de prendre 3 pilules d’un coup la fois d’après. C’est inefficace et mauvais pour votre organisme. Non, ce qu’il faut faire, c’est reprendre une pilule à l’heure convenue et repartir sur le rythme initialement fixé sans rattrapage . Manger c’est pareil ! ne compensez pas un steak frites du midi par obligatoirement une soupe le soir. Essayez de ressentir si réellement ce même soir vous avez faim. Si la soupe s’avère finalement être votre envie du moment et non “votre punition”, alors, dégustez votre soupe Clignement d'œil

Arrêtez de manger quand la satiété est là ! facile non cette conjonction ? Non, la satiété est encore plus difficile à reconnaitre que la faim. Les spécialistes préconisent de renouer avec les émotions !

Moi, parfois le curseur de la satiété n’est pas à sa bonne place. Lorsque je constate que je n’ai plus faim, je suis déjà plus que rassasiée… De fait, j’étais sans doute arrivée à satiété bien avant mais je n’ai pas écouté les signaux. Vous remarquerez que lorsque vous vous sentez bien, vous reprenez facilement la connexion avec vos sensations. A contrario, dès que vous êtes soumises à une émotion forte, la connexion se parasite…

 

fork-973901_960_720

 

La dégustations serait une piste intéressante. Savez vous déguster ? Pas toujours ? Moi non plus…. Déguster ce que nous allons avaler présuppose de se connecter et d’écouter ses sensations et émotions au moment de l’ingestion. Texture, aspect, odeur, consistance en bouche, références à l’enfance sont autant d’indicateurs que nous devons évoquer à chaque repas.  

Des études ont démontré que la vue avait un rôle essentiel dans la régulation de l’appétit. Et finalement qui d’entre nous prend réellement le temps à chaque repas de visualiser son plat, de le décortiquer et d’en apprécier toutes les sensations liées, tant physiques que psychiques ?

Manger est un acte biologique naturel mais lorsque notre mental tente de contrôler cet acte et surtout de le museler par la brimade, alors il devient contre nature . Manger procure un plaisir lié au corps mais également un plaisir lié aux sensations et si nous nous privons de l’un d’entre eux, la satiété ne sera pas au rendez vous. On mange pour nourrir notre corps car cela est indispensable certes, mais on mange parce que c’est bon ou que cela doit être bon. Nous devons impérativement éprouver des sensations de plaisir dans l’acte de nous nourrir. Il n’y a pas de péché honteux à se délecter de ce que l’on avale !

 

Les spécialistes du mouvement G.R.O.S  ( Groupe de Réflexion sur l’Obésité ET le Surpoids) travaillent dans ce sens.

www.gros.org

 

cake-making-445018_1920

 

Le leitmotiv du G.R.O.S, c’est la sensation de plaisir et c’est l’idée de renouer avant tout avec ses émotions sans JAMAIS déclencher de frustration !

Quelques clés préconisées pour ce faire :

Avant le repas
Attendre d’avoir faim pour manger.
Ne pas démarrer la journée en prévoyant de se restreindre.

Pendant le repas
Ne pas se forcer à finir son assiette, s’arrêter au moment où le plaisir disparait.
Se consacrer entièrement à son repas (pas de télévision, ni de livre ni de radio).
Prendre le temps de déguster les aliments, de les regarder, de les sentir, puis les manger doucement.
En cas d’envie d’une collation entre les repas, s’obliger à s’assoir pour la manger et la déguster.

Après le repas
Noter dans un carnet ce que l’on a mangé et ce que l’on a éprouvé́ à ce moment-là comme émotion.
Ne pas se reprocher ce qui a été́ mangé avec excès.
Se rassurer en se disant que l’on attendra d’avoir vraiment faim pour prendre le repas suivant.

 

Il n’y a pas de méthode magique pour perdre du poids ou même stabiliser son poids actuel mais ce que j’aime dan cette approche c’est l’idée du « respect » et de la « responsabilité ». Etre responsable ne signifie pas être coupable !!!

Les méthodes de régimes sont infantilisantes et vous expliquent finalement toujours que ce que vous faisiez avant c’était « pas bien » et que aujourd’hui grâce au régime on va prendre la main sur vous et on va vous amener à “bien faire” parce que vous “faisiez mal”. Je n’aime ni la culpabilisation inhérente aux méthodes d’amaigrissement , ni les résultats plus qu’éphémères dans la majeure partie des cas et ce que je déteste le plus, c’est que finalement  le patient se trouve mis systématiquement en frustration et donc indubitablement en échec ! Pour l’estime de soi c’est vraiment génial …

 

Les personnes en surpoids ne sont pas des personnes irresponsables qui sciemment se détruisent ou prennent un malin plaisir à défier toutes les lois de la “bonne santé”. Les personnes en surpoids, pour la majorité d’entre elles, répondent à des troubles psychologiques souvent juxtaposés à une génétique. L’idée est donc de respecter la souffrance de ces personnes et de leur permettre de gagner ou regagner l’estime de soi en les laissant être les premiers acteurs de leur vie et non les acteurs de leurs frustrations ! 

 

watermelon-846357_1920

 

Donnez vous un peu d’indulgence et de bienveillances mes belles atomiques car c’est ça Le secret ! Pas la baguette magique mais la clé de la réussite  Clignement d'œil

 

Christelle

Ronde ATOMIQUE

% commentaires (1)

bonjour lecture très intéressante merci hélas je n’ai pu inscrire mes coordonnés pour recevoir votre livre bonne journée

Ajouter un commentaire à brigitte BARDINAT Annuler la réponse